c'est par une nuit froide et brumeuse qu'une silhouette s'annonce sur un chemin perdu dans les fin fonds d'Azeroth. Les nuages de buée incessants montrent une profonde fatigue. Petit à petit, la brume se dissipe suffisamment pour faire apparaître les forment d'un homme, à la carrure de guerrier. Sale et puant, sa chaleur s'évapore à travers l'enveloppe hivernale qui l'entoure. Ses pas sont rapides, affolés. Son regard furtif et paniqué. Emmitouflé dans une vieille toge délavée, ses mitaines ne peuvent masquer de profondes blessures au mains. Un vieux bouclier de bois est accroché à son dos, ainsi qu'une épée de première facture à sa ceinture. Ses bottes pleines de boues ne semblent plus lui protéger ses plantes à vif.



malgré son état d'agonie, l'homme parvient à entrer dans le petit bourg. Seules quelques lumières affaiblies par l'épaisse brume attirent son regard éperdu. S'aventurant prudemment vers la place centrale, quelques sons viennent alors à lui. Ses oreilles se tendent, et son instinct s'intensifie. Les bruits semblent provenir d'un peu plus au sud, à l'opposée de son arrivée. Sans perdre de temps, l'homme s'engouffre dans une petite ruelle, boitant un peu. Quelques mètres plus loin se dresse devant lui une petite bâtisse. Rustique, elle n'en demeure pas moins amicale. Les voix s'élevant de ce qui semble être une auberge démontrent un endroit vivant et convivial. C'est avec beaucoup de peine que l'homme fait ses derniers pas, pour pousser la porte d'entrée, avant de s'écrouler sur le sol.



se réveillant quelques heures plus tard, c'est avec surprise qu'il se découvre dans de nouveaux vêtements, ainsi que bien lavé et bandé sur ses blessures. Apeuré par ce lieu inconnu, il tente de se relever, mais les forces lui manquent, le faisant s'écrouler lourdement sur le lit.



« Doucement l'ami, doucement... Reposes-toi, je m'occupe de tes poursuivants. »



sans pouvoir faire autre chose, l'homme se rendort aussitôt. C'est seulement au petit matin que ses yeux s'ouvrent à nouveau. Les rayons du soleil viennent lui fouetter le visage, lui arrachant un petit rictus de douleur. Se voyant à nouveau dans cette pièce inconnue, il se relève péniblement, s'adossant au mur, assis dans le lit. Il sent alors une présence, dans l'ombre d'un coin de la pièce.



« Alors ? Remis ? Prends des forces en buvant le potage qu'il y a à côté de toi, sur le tabouret. »



l'homme regarde à sa droite, et voit effectivement une assiette fumante à l'odeur alléchante. Cependant, son regard trahit toujours son manque de confiance et sa confusion.



« Je me suis occupé des trois poursuivants qui étaient à tes trousses. Ils dorment tranquillement à quelques lieux d'ici, dans un fossé. Sans me mêler de ce qui ne me regarde pas, ils semblaient de la garde d'Iron Forge... Enfin. Passons. Ils ne pourront plus te poursuivre pendant un petit moment.


- M... Mais... Mais où suis-je ?


- Dans notre auberge. Tu y es arrivé en tombant dans les pommes. Je t'ai fait installer à l'étage, puis lavé et soigné, te voyant dans un piteux état. Rassures-toi, c'est un homme qui l'a fait huhuhu.


- Pourquoi m'avoir aidé ?


- Simple. J'ai vu de suite les hommes te chercher. S'ils étaient entrés ici, ils auraient causé des soucis à notre établissement... Donc. J'ai réglé deux problèmes à la fois.


- Mais qui êtes-vous ?? »



sortant de l'ombre, un homme en cagoule se présente face à l'inconnu du lieu.



« Tharkal, Maître d'Ombre de la guilde Ombre et Lumière. A présent, bois, habille-toi et va-t-en. Je t'ai aidé, tu dois t'en aller.


- Mais... Comment vous remercier ?


- En partant, tout simplement. Nous sommes une guilde oeuvrant pour tous, mais dans la légalité. Si tu as des problèmes avec les autorités, je ne t'ai que trop aidé.


- Vous êtes nombreux ?


- Une vingtaine, tout au plus. Nous sommes plus un rassemblement d'amis et compagnons d'armes qu'un ordre militaire ou autre.


- Et bien... C'est une chance d'être tombé sur vous donc...


- Bah. D'autres personnes auraient fait de même, nous ne sommes pas uniques. Autant nous aimons combattre ensemble, s'amuser ensemble, autant nous restons libres de nos actes et de nos choix. Et t'avoir aidé est un choix que je me suis permis de prendre, sans que les autres le sachent. Je suis un homme de l'ombre, je sais ce que c'est d'avoir des soucis huhuhu...


- Mais les autres de votre guilde ? S'ils savent ?


- Si c'est eux, rien de grave. J'ai une confiance aveugle en eux, et réciproquement. S'ils l'apprenaient, je n'aurais guère de soucis. Par contre, si c'est des personnes extérieures de la guilde... Chaque membre représente Ombre et Lumière. Cela implique que ses actes sont ceux des autres malheureusement, à la vision des gens.


- Laissez-moi au moins vous payer !


- Non. Nous n'aidons pas pour quoi que ce soit. Nous ne le faisons que par devoir d'appartenance à l'Alliance.


- Alors laissez-moi vous offrir quelque chose au moins...


- N'insistez pas ! De toute façon je ne manque de rien. Autant nous ne faisons pas de vente entre nous, autant nous nous aidons suffisamment pour que je ne ressente aucun besoin.


- Vous ne faites pas de commerce au sein de votre guilde ?


- Non. Ce sont des services que nous nous rendons. Aucune vente n'est tolérée entre nous.


- Alors... J'aurai peut-être le plaisir de vous aider au combat, contre la Horde par exemple, étant un chevalier au service d'Alterac.


- Ça... Il est possible qu'on se rencontre un jour là-bas oui. Enfin... Vous et moi. Autant notre guilde est ouverte publiquement à la guerre contre la Horde, autant mes compagnons ne sont pas tous contre eux. Chacun reste libre de ses actes, comme indiqué précédemment.


- Et qui dirige alors cette guilde ? Vous seul ?


- Oh que non... Je ne suis que le Maître d'Ombre. Il y a aussi le Maître de Lumière. Ensuite plusieurs Conseillers sont là pour voter avec les Maîtres les décisions à prendre pour la guilde.


- Et bien... Je retiens. Merci pour tout alors, je vais vite manger et m'en aller. »



exécutant ses paroles, l'homme avale son bouillon, avant de s'habiller et descendre dans la salle commune. Un bon nombre de personne y déjeune, tous portant le même tabard. La fraternité semble les lier dans cette atmosphère accueillante et agréable. Les rires vont bon train, ainsi que les récits de combats communs. C'est le coeur léger que l'homme, souriant, met fin à l'hospitalité de l'auberge s'appelant « A l'Obscurité Lumineuse ».

 

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